Acheter une résidence secondaire ou partir en voyage à l’autre bout du monde au moins une fois par an ?

Résidence secondaire ou voyage

Posséder une résidence secondaire : un rêve pour beaucoup. Offrir une porte d’entrée dans un coin de paradis, un lieu de retraite à la côte, à la montagne ou à la campagne. Mais à l’ère de la mobilité, du télétravail et de l’aspiration à “vivre le monde”, une autre tentation se présente : ne pas l’ancrage immobilier, mais le voyage régulier dans de nouvelles destinations.

Dans un contexte où les français voyagent davantage (en France et à l’étranger) et où le coût du foncier et de l’entretien pèse lourd, faut-il acheter une “maison de repli” ou investir ce capital dans des voyages à répétition ?
L’objectif de cet article est de peser les avantages, les inconvénients, d’apporter des données, des exemples et des critères pour choisir (ou combiner) ces options.

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1. Le contexte en France : place des résidences secondaires et dynamique touristique

1.1 Quelques chiffres clés

En France (hors Mayotte), début 2021, on comptait 3,7 millions de résidences secondaires et logements occasionnels, soit 9,9 % du parc de logements. statistiques.developpement-durable.gouv.fr

Selon l’INSEE / sources fiscales de 2017, 3,2 millions de logements sont considérés comme des résidences secondaires, soit environ 1 logement sur 10. Insee

En 2023, on estime que la France compte environ 3,6 millions de résidences secondaires, représentant près de 10 % du parc immobilier national. agentsurmesure.fr

La croissance annuelle du nombre de résidences secondaires s’est stabilisée autour de +1,7 % par an depuis 2015. statistiques.developpement-durable.gouv.fr

Ces résidences sont très souvent situées sur le littoral ou en altitude : environ 40 % sont dans des intercommunalités littorales et 16 % en altitude (> 750 m) selon les données fiscales de 2017. Insee

Ces chiffres montrent que l’“essence” de la résidence secondaire est bien présente dans la culture immobilière française : c’est un héritage, un désir de lieux de repli ou de villégiature.

1.2 Le poids du tourisme français

Le tourisme demeure un secteur clé de l’économie. En 2024, la France a accueilli plus de 100 millions de visiteurs internationaux, avec 71 milliards d’euros de recettes touristiques internationales. Ministère de l’Économie.

En parallèle, les Français eux-mêmes voyagent énormément. Par exemple, selon l’INSEE, en 2024 les voyages pour motif personnel (vacances, loisirs) représentent 1 029,4 millions de nuitées. Insee

Le contraste est frappant : l’attrait du voyage est fort, et il y a une demande croissante pour des expériences mobiles plutôt que des racines fixes dans certains cas.

2. Avantages et inconvénients de l’option “résidence secondaire”

2.1 Avantages

(a) Patrimoine tangible et valorisation à long terme

Acheter une résidence secondaire, c’est acquérir un bien immobilier — un actif tangible. Si le bien est bien situé (face à la mer, en montagne, dans une zone prisée), il peut prendre de la valeur avec le temps.


De plus, il peut générer des revenus : location pendant les périodes non occupées (location de vacances, saisonnière). Cela peut contribuer à amortir les coûts d’entretien, de taxes, etc.

(b) Stabilité, sentiment d’appartenance

Posséder un lieu “chez soi” procure une stabilité, un point d’ancrage. Vous n’avez pas à vous poser la question de réserver chaque année ou de chercher un lieu “compatible”. Le lieu devient une sorte de refuge, un repère.

(c) Fiscalité, financement, effets de levier

Selon les dispositifs, il peut exister des avantages (ou au moins des contraintes à bien maîtriser). Par exemple, certains amortissements ou dispositifs de défiscalisation — selon le régime (location meublée, LMNP, etc.). On peut emprunter pour l’achat d’une résidence secondaire sur plusieurs décennies, ce qui répartit la charge.

(d) Flexibilité d’usage

Vous pouvez l’aménager à votre goût, personnaliser, y installer vos habitudes. C’est un lieu qui vous appartient et que vous connaissez bien.

2.2 Inconvénients et risques

(a) Coûts récurrents élevés

Posséder une résidence secondaire ne se limite pas au prix d’achat. Il y a :

Les taxes locales : la taxe d’habitation s’applique encore aux résidences secondaires (et logements vacants). Wikipédia

La taxe foncière, charges de copropriété, assurances, entretien (toiture, plomberie, jardin, piscine, etc.).

Les vacances locatives (si vous la louez) : périodes sans revenus.

La mobilité, déplacements, coûts d’accès logistique (transport, frais).

(b) Risque de sous-utilisation

Si vous n’y allez que quelques semaines par an, le bilan “utilisation / coût” peut être faible. Le taux de “rendement émotionnel” diminue si vous passez peu de temps sur place.

(c) Immobilisation de capital

L’argent investi est immobilisé dans l’immobilier. Cela peut représenter un “coût d’opportunité” si d’autres usages (investissements, voyages, projets) porteurs surgissent. Vous perdez une flexibilité de disposer librement de ce capital.

(d) Risques locaux : marché, réglementation, surtaxes

Le prix de l’immobilier peut stagner voire baisser selon les zones.

Certaines communes appliquent des surtaxes pour les résidences secondaires pour freiner la pression foncière ou libérer du logement. Par exemple, en 2024, 1 461 communes appliquaient une surtaxe (contre 308 en 2023), souvent jusqu’à 60 %. Le Monde.fr

L’évolution réglementaire : contraintes liées à la location touristique (normes, autorisations, contraintes de classement, etc.).

3. Avantages et inconvénients de “partir en voyage à l’autre bout du monde au moins une fois par an”

3.1 Avantages

(a) Expériences, découvertes, enrichissement personnel

Voyager permet de s’ouvrir à d’autres cultures, d’accumuler des souvenirs, de diversifier les expériences de vie. Si c’est une priorité personnelle ou familiale, cela a une valeur élevée non quantifiable.

(b) Liberté, flexibilité, diversité

Vous n’êtes pas attaché à un seul lieu. Vous pouvez changer de destination, de style (plage, montagne, ville, nature) selon vos envies, sans vous soucier de gérer un bien au loin.

(c) Moins de responsabilités immobilières

Aucun entretien, pas de taxes (hors celles inhérentes à vos lieux de séjour), pas de copropriété ou gestion locative. La logistique se limite à la réservation, l’assurance voyage, etc.

(d) Possibilité d’investissement dans d’autres classes d’actifs

L’argent non immobilisé peut être placé (actions, obligations, start-ups, projets) avec un potentiel de rendement plus élevé ou plus liquide que l’immobilier dans certaines périodes.

3.2 Inconvénients et limites

(a) Dépenses directes : transport, hébergements

Les voyages coûteux (avion, hôtels, transports locaux) peuvent peser lourd selon la destination et la durée. Si vous cherchez des destinations lointaines chaque année, la facture peut grimper.

(b) Fatigue, logistique, incertitudes

Il faut gérer les formalités, les imprévus (santé, météo, transport, visas). Si on voyage trop fréquemment, cela peut aussi devenir un “travail”.

(c) Aucun actif tangible à la fin

À la fin de la journée, vous n’avez pas un bien physique à montrer. Vous avez consommé une expérience, mais aucun “patrimoine immobilier additionnel”.

(d) Effet d’enfermement temporel

Si vous devenez “nomade”, vous pouvez manquer une base fixe ou un point d’ancrage. Cela peut peser si vos conditions de vie changent (santé, âge, désir de sédentarité).

4. Comparaison chiffrée et scénarios

Pour se rendre concret, voici quelques scénarios hypothétiques (valeurs indicatives) qui permettent d’évaluer les options :

1. Résidence secondaire en zone touristique modeste
Imaginons une maison de campagne achetée autour de 300 000 €, financée par un emprunt sur vingt ans. Louée entre six et huit semaines par an, elle peut générer environ 10 000 à 15 000 € de revenus locatifs annuels. En face, il faut compter 4 000 à 6 000 € de charges (taxes locales, entretien, assurances, gestion), sans oublier les frais de financement. Le bien peut prendre entre 1 % et 2 % de valeur par an selon la zone, mais le rendement net reste modeste.

2. Résidence secondaire “premium” sur le littoral
Avec un prix d’achat élevé – autour de 600 000 € – et souvent un emprunt conséquent, l’investissement est plus risqué. La location saisonnière peut rapporter environ 20 000 € par an, mais les charges sont lourdes (entretien, gestion, vacance locative). L’immobilisation de capital est donc importante et le risque plus élevé.

3. Voyager chaque année
Consacrer un budget annuel de 10 000 à 20 000 € aux voyages offre un enrichissement personnel considérable et une grande flexibilité. L’avantage est l’absence de coûts fixes (hormis les dépenses liées à chaque séjour). En revanche, il n’y a pas d’actif tangible en fin de parcours, mais le capital reste disponible pour d’autres investissements.

En résumé, ces scénarios suggèrent qu’une “meilleure stratégie” pourrait être de combiner les deux approches : posséder un petit pied-à-terre dans une zone accessible, tout en gardant une partie du budget pour découvrir des destinations plus lointaines.

5. Critères à considérer pour faire le choix

Quand on se pose la question “résidence secondaire ou voyage annuel”, il vaut mieux poser quelques critères personnels et stratégiques :

5.1 Usage prévu et fréquence

Combien de temps pensez-vous y séjourner ? Quelques semaines ou plusieurs mois ?

Est-ce pour la retraite, les week-ends ou pour télétravailler ?

Si usage rare, l’option pure voyage peut être plus rationnelle.

5.2 Budget et capacité de financement

Quel capital initial pouvez-vous mobiliser sans vous étrangler ?

Jusqu’où êtes-vous prêt à vous engager (emprunt, charges) ?

Quel est le coût “total de possession” anticipé ?

5.3 Rentabilité / valorisation potentielle

Le marché immobilier local est-il porteur ?

La demande locative saisonnière est-elle forte ?

Y a-t-il des contraintes réglementaires (zoning, permis de location, normes) ?

5.4 Flexibilité et tolérance au risque

Souhaitez-vous garder de la liberté pour réorienter vos projets ?

Êtes-vous prêt à prendre des risques immobiliers locaux (vacance, travaux, réglementation) ?

Le voyage long terme (économie, santé, logistique) est-il compatible avec votre style de vie ?

5.5 Mix possible : synergies entre les deux choix

Acheter un bien plus modeste, moins coûteux, mais fonctionnel, et consacrer le reste à voyager.

Laisser la résidence secondaire disponible pour l’échange de maisons, l’échange de “temps” (co-hébergement), ou l’accueil d’amis pour limiter les coûts.

Repenser la résidence secondaire comme “immobilier de contenu” (petits volumes, faible entretien) plutôt qu’une grande maison luxueuse.

6. Exemples concrets

Exemple 1 : un couple habitant Lyon veut un lieu de repli dans le sud

Ce couple achète une petite maison de 80 m² dans un village provençal à 200 000 €. Ils y passent en moyenne 6 à 8 semaines par an, louent 4 semaines à l’été (à 1 000 €/semaine), générant 4 000 €. Le reste du temps, le bien coûte environ 3 000 € de charges + taxes. Le coût net “immersion” est donc faible (environ 1 000 € net). Le bien prend en valeur via la demande dans la région méditerranéenne.

En parallèle, ils consacrent 10 000 €/an à voyager (Asie, Amérique latine) pendant 3 semaines. Ce modèle combiné leur permet de “résider” localement et “explorer” lointain.

Exemple 2 : le “globetrotter” sans résidence fixe

Un entrepreneur digital nomade préfère ne pas s’encombrer d’un bien immobilier. Il consacre 20 000 €/an à ses voyages (vols, hébergements), vit dans des locations de long terme (Airbnb, coliving), et réinvestit ce qu’il aurait mis dans l’achat dans des investissements liquides (actions, start-ups). Son “actif” est financier, non immobilier.

Exemple 3 : la surimposition des résidences secondaires

Dans certaines communes fortement touristiques, la surtaxe sur les résidences secondaires atteint jusqu’à 60 % du taux normal de taxe d’habitation (ou des taxes locales). Cela peut grever lourdement la rentabilité d’un bien, notamment si vous ne l’occupez que peu. Le Monde.fr

7. Recommandations stratégiques (et posture “hybride”)

Nous ne croyons pas qu’il y ait un “meilleur choix universel” : tout dépend de vos priorités, de votre budget, de votre goût pour la stabilité vs la liberté. Voici quelques recommandations :

Faites d’abord un bilan personnel : vos envies (voyage, enracinement), votre capacité financière, votre tolérance au poids immobilier.

Commencez “modeste” : si vous vous dirigez vers une résidence secondaire, choisissez une bien raisonnable, facile à gérer, avec peu de contraintes (petit lot, copropriété légère, faible entretien) plutôt qu’un “palace”.

Pensez la complémentarité : utilisez votre bien comme point de repère local, et consacrez une part de budget au voyage vers des horizons lointains. Cela permet de combiner “ancrage” et “exploration”.

Simulez les coûts totaux sur 10–15 ans : acquisition + entretien + vacance + valorisation versus coût cumulé des voyages et du non-investissement immobilier.

Anticipez la revente ou la conversion : assurez-vous que le bien a une attractivité (emplacement, qualité constructrice) pour qu’à un moment donné vous puissiez en disposer (vendre, transformer, héberger un proche).

Restez informé sur les évolutions légales et fiscales : les réglementations (surtaxes résidences secondaires, normes de location touristique) peuvent changer, ce qui peut influer lourdement sur la rentabilité.

    Conclusion — choisir selon vos priorités

    La question “résidence secondaire ou voyager une fois par an au bout du monde” est en réalité une question de priorité de vie. Si votre désir profond est celui d’un foyer, d’un refuge ponctuel, l’acquisition d’une résidence secondaire (raisonnée) peut se justifier. Si au contraire votre soif est l’expérience, l’inconnu, la mobilité, alors consommer ce capital en voyages peut être plus vertueux.

    Beaucoup aujourd’hui optent pour une formule hybride : un pied-à-terre modeste + un budget voyage pour “explorer le monde”. Cela allie stabilité locale et ouverture globale.

    Peu importe le choix, le plus important est de l’aligner avec vos aspirations, vos contraintes financières et votre vision de la vie. Et si demain vous aviez les deux — pourquoi pas ?

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